Pardécret du Gauleiter Gustav Simon, la conscription générale est introduite au Luxembourg le 30 août 1942, d'abord pour les personnes nées entre 1920 et 1924. Le pays est placé en état d'urgence et des mesures répressives sont annoncées à l'encontre des déserteurs et de leurs ayants droit.
A Wiltz, puis dans tout le pays, plusieurs condamnations à mort sont immédiatement exécutées par des tribunaux spéciaux pour dissuader les grévistes. De nombreux grévistes sont livrés à l'arbitraire de la redoutable Gestapo pour une "détention préventive".
Sur 12.000 conscrits luxembourgeois, 2.500 ont été tués ou portés disparus au front. En revanche, sur les 3 500 objecteurs de conscience, 1 100 ont pu se frayer un chemin vers les armées alliées ou rejoindre la résistance clandestine.
Sur les 164 jeunes appelés de Wiltz, 42 sont morts au front, 15 ont été portés disparus au combat et 21 sont rentrés chez eux blessés pendant la guerre.
43 jeunes femmes de Wiltz ont également dû subir le traitement du Service du travail du Reich, loin de chez elles.
Pendant l'occupation nazie, 91 personnes issues de 27 familles de Wiltz ont été réinstallées et 15 patriotes sont morts dans des camps de concentration (KZ).
L'occupation nazie n'a pas été la seule à laisser de profondes blessures, car avec la bataille des Ardennes, le désastre a de nouveau frappé de plein fouet la ville de Wiltz qui souffrait déjà depuis longtemps.
Par deux fois, la ville de Wiltz est devenue une zone de front. Après de violents combats de repli, la 28e division d'infanterie américaine réussit à empêcher l'avancée allemande au sud de la ville vers Bastogne pendant deux jours décisifs le 18 décembre 1944, gagnant ainsi un temps précieux pour la défense de Bastogne.
Le 20 décembre 1944, Wiltz est encerclé. Après que les derniers défenseurs américains eurent détruit leurs équipements et leurs ponts, seuls quelques-uns parvinrent à s'échapper à travers les lignes ennemies vers Bastogne.
Après le 27 décembre 1944, la contre-offensive du général Patton entraîna Wiltz et ses villages perchés dans la guerre meurtrière de SchumannsEck pendant trois semaines.
Ce n'est que le 21 janvier 1945 que la ville fut enfin libérée, mais les souffrances et les destructions furent incommensurables. Plus de 80 % des maisons ont été détruites et plus de 50 civils ont perdu la vie.
Comme toujours, les habitants de Wiltz ne se sont pas laissés abattre et ont reconstruit leur "Cité Martyre" avec une volonté inébranlable. Puisse cette reconnaissance contribuer à perpétuer le souvenir de l'attitude exemplaire de cette courageuse génération du temps de guerre.